L'ex-champion de l'UFC, Conor McGregor, secoue le paysage politique irlandais et la cryptosphère avec une proposition choc : créer une réserve stratégique de Bitcoin pour l'Irlande. Soutenue par des figures comme Anthony Pompliano, cette idée vise à "remettre le pouvoir entre les mains du peuple". Mais entre ambition visionnaire et potentielle dérive populiste, où se situe la réalité ?
Conor McGregor, la superstar des arts martiaux mixtes connue pour son franc-parler et ses ambitions démesurées, a récemment jeté un pavé dans la mare politique irlandaise. Évoquant une possible candidature à l’élection présidentielle de son pays (prévue d’ici novembre 2025, bien que sa nomination ne soit pas encore officielle), McGregor a avancé l’idée de doter l’Irlande d’une réserve nationale de Bitcoin. L’objectif affiché ? « Remettre le pouvoir entre les mains du peuple », a-t-il déclaré sur X (anciennement Twitter). Il a annoncé une discussion prochaine sur X Spaces avec des personnalités influentes du monde des cryptomonnaies. Cela concerne notamment Anthony Pompliano et David Bailey, conseiller de Donald Trump sur les questions crypto.
Sur le papier, l’idée de McGregor a de quoi séduire certains observateurs. L’implication d’une figure aussi médiatique pourrait indéniablement catalyser un débat public majeur sur les actifs numériques. Non seulement en Irlande mais à travers l’Europe. Si l’Irlande, pays membre de l’Union Européenne, emboîtait le pas à des nations comme El Salvador ou le Bhoutan (qui ont adopté des stratégies nationales liées au Bitcoin, bien que dans des contextes très différents), l’impact serait considérable. Cela pourrait encourager d’autres pays développés à considérer sérieusement l’intégration du Bitcoin ou d’autres cryptomonnaies dans leurs stratégies financières nationales.
De plus, comme le souligne le texte source fourni, toute discussion grand public autour du Bitcoin tend historiquement à avoir un effet positif à long terme sur le marché, en augmentant la sensibilisation et potentiellement l’adoption. Une telle initiative, si elle était menée avec sérieux et crédibilité, pourrait renforcer l’image de l’Irlande comme un centre d’innovation technologique et financière.
Cependant, la proposition de McGregor est loin de faire l’unanimité et soulève de sérieuses interrogations. La crédibilité de l’initiateur lui-même est un premier point d’achoppement. McGregor est actuellement confronté à des controverses légales (une condamnation pour agression sexuelle en instance d’appel et une enquête passée pour discours de haine, selon Cointelegraph). Plus directement lié au sujet, son incursion précédente dans le monde des cryptomonnaies avec le « REAL token » s’est soldée par un échec cuisant. La prévente n’a pas atteint la moitié de son objectif minimal de levée de fonds, conduisant à un remboursement complet des investisseurs. Cet épisode jette un doute légitime sur sa compréhension des mécanismes financiers complexes. Et également sur sa capacité à piloter un projet d’une telle envergure.
Au-delà de la personne de McGregor, la faisabilité et la pertinence d’une réserve nationale de Bitcoin pour l’Irlande posent question. La volatilité inhérente au Bitcoin en fait un actif risqué pour les finances d’un État. La sécurisation d’une telle réserve contre les cyberattaques et les malversations internes représenterait un défi technique et logistique colossal. De plus, la pertinence d’allouer des ressources nationales à une réserve de Bitcoin, face à d’autres priorités économiques et sociales, serait assurément au centre de vifs débats politiques.
Le risque que cette annonce ne soit qu’un « coup publicitaire » destiné à mousser une éventuelle campagne présidentielle est également palpable. Si l’initiative devait s’avérer mal préparée, ou être entachée de nouveaux scandales, elle pourrait avoir un effet délétère sur la perception publique des cryptomonnaies, bien au-delà des frontières irlandaises.
La proposition de Conor McGregor, qu’elle soit perçue comme brillante ou insensée, a le mérite d’ouvrir un débat sur le rôle futur des actifs numériques dans les stratégies nationales. L’Irlande, déjà un hub technologique européen, pourrait-elle devenir un pionnier dans l’adoption étatique du Bitcoin ? Ou cette idée restera-t-elle une simple note de bas de page dans la carrière tumultueuse de McGregor ?
La discussion annoncée avec des experts reconnus comme Pompliano et Bailey sera scrutée de près. Elle pourrait apporter des éclaircissements sur le sérieux et la profondeur de la réflexion derrière cette annonce. En attendant, la cryptosphère et les observateurs politiques retiennent leur souffle, prêts pour ce qui pourrait être une nouvelle saga médiatique dont Conor McGregor a le secret. L’issue, positive ou négative, aura sans nul doute des répercussions.
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