La fin d’une ère dominée par le dollar
Depuis des décennies, le dollar américain règne en maître sur les échanges internationaux, bénéficiant de son statut de monnaie de réserve mondiale. Toutefois, cette domination est de plus en plus contestée, notamment par les pays émergents qui souhaitent s’affranchir de la dépendance au billet vert.
La Russie et la Chine sont à la pointe de ce mouvement de « dédollarisation« . Selon un communiqué conjoint, les deux pays effectuent désormais 90% de leurs échanges en roubles et en yuans. Soit leurs monnaies nationales respectives. Cette transition, amorcée il y a plusieurs années, s’est accélérée récemment face aux tensions géopolitiques et aux sanctions économiques imposées par les États-Unis.
Pour le président russe Vladimir Poutine, ce basculement vers les monnaies locales a permis de « simplifier les transactions commerciales » et de « renforcer la souveraineté économique » des deux pays. Il espère ainsi créer un précédent et encourager d’autres nations, notamment au sein des BRICS, à suivre le même chemin.
Vers une nouvelle architecture financière mondiale ?
Au-delà de l’abandon du dollar, la Russie et la Chine travaillent activement à la mise en place d’une nouvelle architecture financière mondiale. L’un des projets les plus ambitieux est la création d’une monnaie commune pour les pays BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
Si les défis sont nombreux, l’idée suscite un intérêt croissant. Lors du dernier sommet des BRICS, Vladimir Poutine a annoncé des plans pour explorer une « nouvelle monnaie de réserve mondiale » qui fonctionnerait en parallèle des monnaies nationales existantes. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a également exprimé son soutien, s’interrogeant sur la nécessité d’être « attachés au dollar ».
Cependant, tous les pays ne sont pas prêts à franchir le pas. L’Inde, par exemple, a résisté à une proposition russe de mener des transactions pétrolières en yuans, préférant utiliser la roupie ou le dollar. De plus, certains critiques craignent qu’une monnaie BRICS ne crée des dépendances économiques, notamment vis-à-vis du yuan chinois.
Malgré ces réserves, l’intérêt pour le modèle économique des BRICS ne cesse de croître. Selon l’ambassadeur sud-africain Anil Sooklal, jusqu’à 40 pays ont exprimé leur souhait de rejoindre l’alliance cette année. Si l’Arabie saoudite et l’Argentine ont décliné l’invitation pour le moment, le sommet 2023 a vu l’inclusion de plusieurs nouveaux membres.
AVIS DE NON RESPONSABILITÉ
Cet article est publié à titre indicatif et ne doit pas être considéré comme un conseil en investissement. Certains des partenaires présentés sur ce site peuvent ne pas être régulés dans votre pays. Il est de votre responsabilité de vérifier la conformité de ces services avec les régulations locales avant de les utiliser.