Jérôme Powell vient d'avouer à demi-mot que la Banque Centrale a brisé le système monétaire. Avec une dette américaine de 36,2 trillions de dollars qui augmente de 1 trillion tous les 180 jours, le modèle actuel est à bout de souffle. Face à cette situation, Trump déploie une stratégie en deux temps : coupes budgétaires massives puis soutien à la croissance au prix d'une dévaluation du dollar. Cette transition vers un nouveau système financier pourrait propulser Bitcoin et les cryptomonnaies au centre du prochain Bretton Woods.
Quand le patron de la Fed admet l’échec du système monétaire
Une déclaration est passée presque inaperçue ces derniers jours. Mais elle pourrait bien marquer un tournant historique dans l’histoire économique mondiale. JeromePowell, le président de la Réserve Fédérale américaine, vient d’admettre à demi-mot que la Banque Centrale a brisé le système monétaire tel que nous le connaissons.
Dans un discours prononcé le 2 juin 2025, Powell a évoqué la fin des accords de Bretton Woods comme le moment où le système financier mondial a commencé à dérailler. Une confession stupéfiante quand on sait que c’est précisément à partir de cette période que la Fed a pris une place centrale dans l’équilibre financier mondial.
Jerome Powell est le président de la Fed.
C’est un peu comme si le directeur d’un McDonald’s se tenait à l’entrée de son restaurant pour prévenir les clients que la nourriture est médiocre. La boussole économique mondiale indique désormais que le problème… c’est la boussole elle-même.
L’agonie du système monétaire : Dette, chaos budgétaire et impasse politique
Pour comprendre l’ampleur de la crise, il faut revenir aux fondamentaux. Les accords de Bretton Woods, signés en 1944, avaient placé les États-Unis au centre de l’économie mondiale avec un dollar convertible en or. Ce système a pris fin en 1971 lorsque Nixon a abandonné l’étalon-or, permettant à la monnaie américaine de flotter librement.
Cette décision a marqué le début d’une ère où l’argent n’est plus rattaché à un bien matériel fini. Pour faire une analogie avec le monde crypto, c’est comme si la supply de Bitcoin passait soudainement de 21 millions à l’infini, avec une seule entité décidant de tout.
Cinquante ans plus tard, le résultat est sans appel : le système financier est brisé. La detteaméricaine atteint des sommets vertigineux :
36,2 trillions de dollars au total
106 000 dollars par citoyen américain
114% du PIB national
Une augmentation de 1 trillion tous les 180 jours
Pour saisir l’ampleur de ces chiffres, une comparaison s’impose :
Un million de secondes représente environ 11,5 jours (nous étions le 29 mai)
Un milliard de secondes nous ramène en 1993
Un trillion de secondes nous propulse en 30 000 avant J.-C.
Les projections à long terme sont encore plus alarmantes. La dette pourrait atteindre 195% du PIB d’ici 2050 si rien n’est fait. C’est comme porter un sac à dos en randonnée, et à chaque kilomètre, on ajoute 1/36ème du poids initial. En moins d’une journée, le fardeau devient insupportable et vous vous écroulez.
Le plan Trump : une stratégie en deux temps
Face à cette situation critique, l’administration Trump déploie une stratégie en deux phases distinctes pour tenter de sauver l’économie américaine.
Phase 1 : Le DOGE d’Elon Musk et les coupes budgétaires
La première étape consistait à mettre en place le Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE), dirigé par Elon Musk. Avec pour mission de réduire drastiquement les dépenses publiques. Les résultats sont impressionnants sur le papier :
160 à 175 milliards de dollars d’économies réalisées
Un montant qui dépasse le budget de n’importe quel ministère français
Malgré ces efforts considérables, Musk lui-même a reconnu l’échec relatif de cette approche. Les économies réalisées, bien que substantielles, restent insuffisantes face à l’ampleur de la dette et du déficit américain.
Phase 2 : Dissocier le secteur privé du secteur public
C’est là que la stratégie prend un tournant radical. L’administration Trump abandonne l’objectif de réduction du déficit pour se concentrer sur le soutien à la croissance économique. Quitte à sacrifier la valeur du dollar.
Le « One Big Beautiful Bill Act », adopté par la Chambre des représentants le 22 mai 2025, illustre parfaitement cette nouvelle approche. Ce plan massif de dépenses vise à stimuler l’activité économique et à réduire les impôts. Au prix d’une politique délibérément inflationniste.
Cette stratégie, qui a d’ailleurs contribué au clash récent entre Trump et Musk, repose sur un calcul cynique mais potentiellement efficace :
Un dollar qui se déprécie permet de « purger » mécaniquement la dette américaine (libellée en dollars)
Les entreprises du secteur privé deviennent plus compétitives à l’international avec un dollar faible
Les baisses d’impôts pour les entreprises leur donnent plus de marge de manœuvre
Le revers de la médaille ? Les fonctionnaires, les retraités et tous ceux dont le pouvoir d’achat dépend exclusivement du dollar verront leur niveau de vie se dégrader significativement. Avec 16% de la population américaine travaillant dans le secteur public, cette stratégie pourrait néanmoins « sauver » une majorité d’Américains tout en sacrifiant une minorité.
Les analystes s’accordent désormais sur une tendance baissière bien engagée pour le billet vert. Certaines projections évoquent même une dévaluation potentielle de 30% du dollar américain dans les mois à venir.
Cette perspective, qui aurait semblé catastrophique il y a quelques années, est désormais envisagée comme une solution pragmatique au problème de la dette. En dévaluant sa monnaie, les États-Unis pourraient alléger considérablement le poids de leurs obligations financières.
Ce scénario n’est pas sans rappeler ce qui s’est produit en Turquie lors de la crise de la livre turque. Pendant que la monnaie nationale s’effondrait et que les fonctionnaires et retraités se serraient la ceinture, le marché actions turc et le Bitcoin atteignaient de nouveaux sommets.
La logique est implacable : quand une monnaie s’effondre, la priorité pour ceux qui en détiennent est de l’échanger le plus rapidement possible contre des actifs plus stables ou à fort potentiel de croissance.
Les cryptomonnaies comme refuge idéal
Dans ce contexte de dévaluation programmée du dollar, les cryptomonnaies apparaissent comme une alternative particulièrement attractive pour les investisseurs cherchant à préserver leur pouvoir d’achat.
Plusieurs facteurs soutiennent cette thèse :
L’investisseur moyen ne détient actuellement que 0,3% de son portefeuille en Bitcoin
Larry Fink, PDG de BlackRock, recommande une allocation de 2 à 5%
Le marché immobilier américain, avec 700 milliards de dollars de biens à vendre, est déjà trop cher et inaccessible en raison des taux d’intérêt élevés
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à convertir une partie de leur trésorerie en Bitcoin (MicroStrategy, Tesla, etc.)
Plus surprenant encore, les États eux-mêmes commencent à s’intéresser sérieusement aux cryptomonnaies comme réserve stratégique. Au-delà du Salvador, pionnier en la matière, des pays comme l’Argentine, le Pakistan, le Kenya ou l’Éthiopie exploitent désormais activement le Bitcoin grâce à leurs ressources gouvernementales.
Cette tendance est d’autant plus remarquable que la plupart de ces pays sont sous accord avec le FMI, institution qui a traditionnellement manifesté une forte hostilité envers les cryptomonnaies. Le fait que ces nations prennent le risque de déplaire au « cartel bancaire » témoigne de l’attrait croissant du Bitcoin comme alternative au système monétaire traditionnel.
Vers un nouveau Bretton Woods avec Bitcoin au centre ?
L’initiative récente de la plus grande banque de Russie, qui vient de lancer des obligations indexées sur le Bitcoin, illustre l’engouement mondial pour les cryptomonnaies. Ces obligations, qui suivent à la fois les fluctuations du BTC et le taux de change entre le dollar et le rouble, permettent aux investisseurs russes de profiter de la hausse du Bitcoin tout en étant payés en dollars.
Cette convergence d’intérêts autour du Bitcoin, de Washington à Moscou en passant par Buenos Aires et Islamabad, suggère que nous assistons peut-être aux prémices d’un nouveau système monétaire mondial où les cryptomonnaies joueraient un rôle central.
Le concept des « Bitcoin Bonds » pourrait préfigurer ce que serait un « Bretton Woods 2.0 » : une fusion entre l’ancien système dominé par la dette et les grandes institutions bancaires, et notre économie numérique en forte croissance qui repose moins sur l’endettement.
Dans ce nouveau paradigme, les cryptomonnaies serviraient de « rails » pour les paiements internationaux et transformeraient fondamentalement la structure du capital mondial :
Les monnaies fiat continueraient d’exister, mais seraient délibérément affaiblies (comme un dollar à -30%)
Des actifs comme le Bitcoin serviraient de nouvelles bases de réserve, de financement ou de collatéral
Le système passerait d’une logique basée sur la dette à une approche « post-crédit » fondée sur des actifs numériques décentralisés
Quelles cryptomonnaies tireront leur épingle du jeu ?
Si le scénario d’un effondrement contrôlé du dollar se confirme, nous pourrions assister à une « Alt Season » généralisée, où l’ensemble des cryptomonnaies bénéficieraient d’un afflux massif de capitaux.
Plusieurs catégories d’actifs numériques pourraient particulièrement se démarquer :
Bitcoin : en tant que « or numérique » et réserve de valeur par excellence, il resterait le choix privilégié des investisseurs institutionnels et des États
Stablecoins: paradoxalement, ces monnaies indexées sur le dollar pourraient jouer un rôle crucial dans la transition vers un nouveau système
Ethereum et autres blockchains programmables (Solana, Cardano, etc.) : leur capacité à servir d’infrastructure pour la finance décentralisée en ferait des acteurs incontournables
Tokens de paiement comme XRP : ils pourraient bénéficier de l’adoption croissante des cryptomonnaies pour les transactions internationales
La règle d’or dans ce contexte serait simple : « N’importe quoi sauf du dollar ! » Les investisseurs chercheraient à échanger leur monnaie fiduciaire le plus rapidement possible contre des actifs tangibles ou numériques pour préserver leur pouvoir d’achat.
Gaston est rédacteur depuis plus de 7 ans et un grand passionné de cryptomonnaies depuis 2020. Il adore naviguer dans cet écosystème et souhaite désormais partager ses connaissances et ses trouvailles via InvestX.
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