Vous l'avez sûrement déjà entendu : Tether (USDT), le stablecoin la plus utilisée au monde, fait l'objet d'un délistage progressif sur les plateformes d'échanges crypto de l'Union européenne.
Comme vous le savez sans doute, Tether (USDT) est le stablecoin la plus utilisée au monde. Elle représente près de 50 % de la capitalisation totale du marché crypto. Cependant, l’Europe a décidé de s’en détourner dans le cadre de sa nouvelle réglementation MiCA.
Cette directive, qui doit entrer en vigueur d’ici la fin de l’année, vise à encadrer strictement l’émission et l’utilisation des stablecoins au sein de l’UE. Or, Tether et l’USDT ne dispose pas de la licence requise pour continuer à être échangée sur les plateformes européennes. Résultat : de nombreux exchanges ont déjà annoncé le délistage prochain de l’USDT, dont Coinbase.
Malgré les restrictions croissantes, USDT reste disponible pour les utilisateurs européens sur plusieurs plateformes crypto réputées. Parmi elles, Kraken, MEXC et KuCoin permettent encore l’échange du stablecoin phare.
Cela se traduit concrètement par une baisse significative des paires de trading USDT disponibles pour les investisseurs français. De fait, ces derniers devront désormais se tourner vers d’autres stablecoins, comme l’USDC ou le DAI, pour effectuer leurs transactions.
Cette décision de l’Europe soulève de nombreuses interrogations quant à ses impacts potentiels sur l’écosystème crypto du vieux continent. En effet, Tether étant un élément essentiel de la chaîne de valeur des cryptomonnaies, son absence risque d’avoir des répercussions non négligeables.
Tout d’abord, la liquidité du marché pourrait être largement affectée. Tether représentant une part prépondérante du volume d’échanges, son absence pourrait se traduire par une baisse significative de la profondeur des orderbooks. Cela pourrait notamment se manifester par une volatilité accrue et des écarts de prix plus importants entre les différentes plateformes.
Par ailleurs, l’attractivité de l’Europe comme destination privilégiée pour les investisseurs crypto pourrait également en pâtir. Usman Ahmad, PDG de Zodia Markets, souligne à ce titre que cette décision est « à la fois exclusive et perturbatrice pour les clients basés dans l’UE ». En effet, les traders pourraient être tentés de se tourner vers d’autres régions plus accueillantes pour les stablecoins.
Au-delà des enjeux immédiats, certains observateurs craignent que cette décision ne nuise à la compétitivité à long terme de l’Europe sur le marché des cryptomonnaies. Alors que d’autres régions comme l’Amérique du Nord connaissent actuellement un véritable boom de l’activité crypto, l’UE semble s’enfermer dans une approche plus restrictive.
Selon Pascal St-Jean, PDG du gestionnaire d’actifs crypto 3iQ Corp, :
« Une grande partie des crypto-actifs sont échangés contre le USDT. Le coût pour les investisseurs de devoir se défaire d’une paire USDT pour acheter le même actif sur une autre paire de stablecoin va causer des perturbations ».
De fait, les derniers chiffres montrent que les investissements en capital-risque dans les startups crypto européennes sont en passe d’atteindre un plus bas sur 4 ans en 2024. Un signe inquiétant quant à la capacité de l’Europe à rester compétitive face à la rapide évolution du secteur à l’échelle mondiale.
Avec l’entrée en vigueur de la réglementation MiCA, l’Europe fait le choix de privilégier un cadre réglementaire plus strict autour des stablecoins. Une décision qui, si elle vise à assainir le marché, comporte également des risques non négligeables pour les investisseurs et l’écosystème crypto européen dans son ensemble.
Entre baisse de la liquidité, perturbations des pratiques de trading, et potentielle fuite des capitaux vers d’autres régions plus accueillantes, les prochains mois s’annoncent incertains pour les traders crypto français. Reste à voir si l’Europe saura trouver le juste équilibre entre protection des investisseurs et maintien de l’attractivité de son marché.
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Thomas, diplômé d'un BTS en informatique avec une spécialisation en SEO et détenteur de certifications en rédaction web et e-commerce, est un passionné des technologies blockchain et des cryptomonnaies depuis 2018. Expert dans l'analyse des cycles des marchés de cryptomonnaies, il s'est lancé dans le minage GPU en 2019, débutant avec l'ETH puis évoluant vers KASPA et Alephium (ALPH).
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